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            Albus Dumbledore grimpait lentement les marches de l'escaliers en colimaçon menant à son bureau, entièrement concentré pour éviter de renverser la poudre violacée empilée dans le porte-poussière qu'il transportait.

            Fumsec l'entendit approcher et se lança dans une rétrospective de tout son répertoire, achevant son concert de bienvenu avec un long cri perçant qui ne s'était guêre amélioré au cours des ans. Dumbledore lutta comme toujours pour transformer sa grimace de douleur en un sourire et s'approcha doucement du perchoir en sussurant ses salutations à l'oiseau tandis qu'il versait sans bavure la poussière dans le plateau qui s'étendait aux pieds du perchoir. "Oui, en effet, tu est merveilleux Fumsec," roucoula le vieux sorcier. L'oiseau répondit d'un coup de bec affectueux qui lui roussit la barbe. "Pas de doute, une merveille de la nature. Presqu'aussi merveilleux que moi, en fait."

            Le diecteur ouvrit deux boîtes, extrayant de l'une un esquimau au citron pour lui-même et de l'autre une guimauve qu'il piqua promptement à l'extrémité d'un tisonnier à l'intention de son ardent ami.

            Le phénix tendis le cou et s'empara de la friandise, l'enflammant au passage. Il attendit encore qu'elle soit bien noircie avant de l'avaler goulûment.

            Dumbledore sourit. "C'était bon, n'est-ce-pas"

            L'oiseau cria joyeusement en réponse, agitant les ailes dans l'attente d'une seconde.

            "Oh, il y en aura d'autres," l'assura Dumbledore.  "Mais tout d'abord, nous aurions bien besoin de ton aide."

            Fumsec pencha la tête avec cusiosité, attentif au directeur et plus particulièrement à sa main gauche posée sur la boîte de guimauves.

            Dumbledore sourit et pointa la poudre lumineuse et violette éparpillé dans le sable remplissant le plateau sous le perchoir.

            Fumsec se pencha dans cette direction et, intrigué, sautilla prudemment le long des branches de son perchoir de saule avant de s'arrêter à un angle précaire qui le laissait presque la tête en bas à observer attentivement ladite poudre.

            Après un certain temps, l'oiseau émit un faible grincement semblable à celui des portes de la Grandes Salles et se mis à pleurnicher.

            Dumbledore fit vivement apparaître un épais panneau de verre entre lui et le perchoir, juste à temps pour le protéger d'un violent tourbillon virevoltant créé par la chute sifflante des larmes argentées du Phénix sur la poudre violette. C'était spectaculaire, aussi beau qu'un coucher de soleil tropical, et aussi bref.

            Une fois la transformation achevé, Dumbledore applaudit avec enthousiasme et fit disparaître le panneau.  "Très impressionnant," félicita-t-il, récupérant une secande guimauve comme récompense et la tendant par-dessus l'épaule d'un Severus Rogue noirci et frissonnant. "Très réussi, Fumsec, merci beaucoup."

            L'oiseau engloutit joyeusement sa récompense brulée et entrepit de lisser les plumes de ses flamboyantes ailes.

            Dumbledore jeta un coup d'oeil au sorcier agité et à demi-accroupi devant lui.  "Bonsoir, Severus," dit-il plaisamment. "Un esquimau au citron?" offrit-il.

            Rogue le dévisagea sans le voir, les yeux appeurés et écarquillés.

             Après un moment les machoires du maître des potions s'agitèrent et un son en jaillit finalement.  "Gu-- Qu-- Tr-- Mm-- Fl-- Qu- Que s'est-il passé?"

            "Vos soupçon se sont avérés exacts," expliqua brièvement Dumbledore en s'emparant d'un second esquimau et d'écarter la boîte.

            ".............Euh?"

            "Neville Londubat."

            Rogue se contenta de trembler comme un prunier.

            "Asseyez-vous, Severus," L'invita gentiment le directeur. "Vous avez l'air d'être passé dans une moulinette."

            "nnuh...  "  Rogue semblait assimiler son environnement, jetant de brefs et prudents regards au directeur, à ses mains tremblantes et au plateau au mileu duquel il se tenait. Il pâlit abruptement et se précipita sur le fauteil le plus proche avant que ses genoux ne l'abandonnent. Il procéda ensuite à se recroqueviller en position foetale. Ce n'était pas l'idéal.

            Dumbledore patientait, laissant l'esquimau fondre sur sa langue.

            Après un moment, Rogue entoura ses épaule de sa cape roussie et se mis à regarder le papier peint comme si les marguerites souriantes pourrait lui fournir quelque explications que ce soit. "Neville... Londubat.... " marmonna-t-il.

            "En effet."  Dumbledore s'assit confortablement dans son fauteuil favori, recouvert d'un flamboyant imprimé d'hibiscus. "Toutes mes félicitations, Severus."

            "mm?"  un très faible gémissement d'incompréhension fut la seule réponse qu'il obtint.

            Le directeur sourit. "Pour la réussite de votre expérience. Vous avez toujours soutenu que suffisamment terrorrisé, Neville Londubat manifesterait des pouvoirs au-delà des rêves les plus fous de Voldemort --  "

            Rogue grimaça si fort qu'il s'en étendit sur la chaise.  "Neville...   ch- chaudron....  "

            "Et, bien entendu, vous savez depuis des années...  J'ose même dire que vous vous êtes soigneusement assuré...  que vous étiez ce que Neville redoutait le plus au monde."

            Rogue sourit, mais parut réaliser que ce n'était pas approprié et tenta de concentrer son attention sur le directeur, ou du moins sur le tumultueux tapissage du fauteuil du directeur.

            "Ce soir, nous avons pu assiter au point culminant de vos efforts," ajouta Dumbledore, "et je dois dire que ce fut assez impressionnant."

            "...culminant....  "

            "Bien sûr. Les elfes de maison mettrons bien une semaine à réparer ce cratère dans la Grande Salle...  et, j'en ai bien peur, notre table sera courte d'un bon deux mètres jusqu'à ce qu'elle soit proprement réintégrée."

            Rogue parut malade... et suspicieux.  "Que s'est-il--- passé?"

            "Eh bien, j'essaie toujours de rassembler tout les détails, mais de ce que j'ai pu apprendre, la journée en Potions de Multiplication a été passablement désastreuse...  jusqu'ici, on m'a mentionné deux chaudron fondus et une partie du plancher transformé en sables mouvants?"

            Rogue opina rapidement, tremblant à ces souvenirs.  "Verre maintenant. Réparerai plus tard."

            "Je vois. Remarquable.  Quoi qu'il en soit, nous nous sommes par la suite assemblés pour le souper et n'en étions encore qu'à la salade de fruits quand quelqu'un (nous devons encores découvrir qui) ensorcela le Rapeltout de Neville de sorte qu'il fonce sur vous comme un cognard."

            Rogue sursauta et Dumbledore opina pour l'encourager. "À la vue d'une sphère écarlate fonçant sur vous, vous réagîtes d'instinct et la renvoyâtes en sens inverse, par là même décuplant sa vitesse.  Bien entendu vous vouliez lancer un défi au farceur, mais quand Neville s'aperçut qu'elle venait dans sa direction, il a paniqué."

            Il demeurèrent assis le temps que Rogue digère l'information dans sa totalité.

            ".........et?" Demanda-t-il finalement.

            "Et," répondit doucement le Directeur d'un ton émerveillé, "Il y eut alors une sorte de...  pause de la réalité...  un merveilleux silence, une sorte de cup de tonner inversé...  durant lequel nous vous entendîmes tous murmurer, "Ça va faire mal..." Puis la pleine pouissance du contresort de Neville frappa votre extrémité de la table des professeurs."

            La paleur de Rogue se transforma soudain en un vilaine teinte verdâtre, lui donnant l'allure d'un caméléon souffrant.

            Dumbledore poursuivit sa reconstitution, "Pus vint une sorte de...  bien, de flash, comme de l'électricité statique, mais il était pourpre et sentait la vanille...  "

            Rogue produisit un son étranglé.

            "...et vous étez assis, mais sans chaise ni table, il ne restais que votre squelette qui n'avais pas changé de position...  complet et brillant d'un magnifique lavande."

            Rogue pâlit de nouveau et sa bouche s'étira d'un cri muet.

            "Enfin, Seamus Finnegan s'exclamat de surprise assez crudement et avec ce simple son, votre corps...  s'effrita en poussière."

            Rogue eu tout juste le temps d'atteindre le plateau avant de vomir.  Fumsec s'agitat coléreusement au-dessus de sa tête, criaillant avec indignation.

            "...Désolé... "  Rogue demeura à quatre pattes sur le plancher à farfouiller dans ses poches. "......Où est ma baguette...?"

            "Minerva, Verna et Filius sont en train de s'esayer à la restaurer," L'informa Dumbledore. "Aux dernières nouvelles, elle ressemblait à un bretzel très réussi."

            Rogue se prit la tête dans les mains en prenant bien garde de ne pas toucher ses cheveux et se laissa aller à gémir.

            "Effectivement, c'est terrible d'avoir toujours raison," Dumbledore fit rapidement disparaître le "dégât" alors que Rogue retournait à la chaise qu'il avait si soudainement abandonnée.

            Le maître des potions se réinstalla, emballant soigneusement sa cape autour de lui, avant de fixer le directeur d'un regard qui n'avait pas cillé depuis près d'une minute. "Comment va Drago?"

            Dumbledore haussa les épaules.  "Il semblait bien se porter lorsqu'il s'est précipité hors de la Grande Salle en hurlant de terreur."

            Rogue se renfonça.  "Bien...  au moins nous n'avons plus à nous inquiéter qu'il ne deviennent un Mangemort....  " Tout à ses pensées, il remonta sa manche gauche pour examiner son avant-bras. Se renfrognant, il jeta un regard noir dans la direction de Fumsec. "Étais-tu vraiment obligé d'être aussi précis?"

            L'oiseau cria en réponse à la plainte du professeur.

            "Allons, Severus, ce n'est pas la peine d'être grognon. Il viens de vous sauver la vie."

            "Oh, oui... mais....  "  Rogue se raidit, puis ses épaules retombèrent alors qu'il abandonnait quelqu'idée qu'il avait eu. "Les larmes de phénix sont très puissante et peuvent restaurer n'importe quoi, peut importe la gravité des blessures ou le temps écoulé....  " Une seconde, son visage porta un air de proie, hanté, puis il se tourna vers le directeur avec un sourire sans grand espoir. "Vous auriez pu me conserver ans cet état, caché dans une jarre, puis une fois la crise passée, me réincarner...."

            "J'aurais pu," approuva Dumbledore, "mais en ce cas, Potter et ses amis seraient sans aucun doute parvenu à s'emparer de vous, vous prenant pour de la poudre d'ailes de mites, ou des racines de varech séchées. Votre sort n'aurait guêre été plus appréciable."

            Rogue grogna et enfouit sa face dans ses mains.  "Mon dieu... Ingrédient principal de la dernière offrande de Londubat aux chaudrons fondus... Ou collé à une de ces dragée dans la poche de Weasley..."

            "Vous voyez? Bien plus tristes destins."

            Rogue se renfrogna et croisa les bras d'un air irritable, ressemblant surtout à quelqu'enfant vexé. "Londubat était censé se rendre compte de son incroyable potentiel face à Voldemort, préférablement entouré de Manhemorts! Il se serait débarrassé du tas tandis que Potter prenait le Seigneur des Ténèbres à revers!  Quel idiot! Il ne peut jamais rien comprendre au bon moment!"

            "Vous savez à quel point la magie est instable au cours de l'adolescence," le consola Dumbledore.

            "Pourquoi croyez vous que je suis en permanence protégé par deux douzaines de sorts bouclier? Tous sorts que Londubat a simplement anéantis--  "

            "simplement," confirma Dumbledore.

            Rogue lui lança un regard noir. "Je hais les enfants, Albus.  Je hais les enfants, je hais les adolescents, et je n'ai pas une très haute estime de bien des adultes que j'ai rencontrés. Vous le savez."

            "Je sais. Vous vous en sortez terriblement bien étant donné les circonstances."  Dumbledore eut un bref coup d'oeil en direction du bras gauche de son collègue.

            Rogue ramena vivement ledit bras sous la protection de sa cape.  Il parut abattu un moment, puis repris le regard déterminé usuellement réservé à ses heures de cours.  "Vous m'avez promis," dit-il doucement, "que quand tout cela sera terminé, je pourrais aller vivre dans l'outback australien et me consacrer à mes travaux."

            "En effet, Severus. Quand tout cela sera terminé.  Et je promet de m'inviter régulièrement pour le thé." Dumbledore offrit un autre sourire amical. "Maintenant secouez vous, et retournez-y...  les problèmes ne se règles pas d'eux même, vous savez."

            "Je sais."  Roguese se dressa vec la grâce d'un chiot et tituba dignement jusqu'à la porte.  "Merci, Fumsec. Merci, Albus," dit-il poliment avec une esquisse de révérence.

            Puis in resta planté là à regarder l'abysse insondable de l'escalier éclairé par des torches.

            "Allez, Severus. j'ai confience en vous."

            Rogue ravala sa salive plusieurs fois.  Finalement, il ajouta, "Albus...  Quand j'arriverai en Potions demain...  Londubat va avoir une peur bleue."

            "Très probable," accorda Dumbledore.  "C'est pourquoi je vous autorise à tenir le cours de Potions à l'extérieur, de préférences en ce lieu près du mur Est où rien ne pousse jamais."


Déclaration: Cette histoire est basée sur des personnages et des situations qui sont la propriété de J.K. Rowling, de plusieurs éditeurs incluant, mais non exclusivement, Bloomsbury, Scholastic et Gallimard, et de Warner Bros Inc. Aucun profit n'est fait et aucune infraction aux droits d'auteurs ou aux marques déposées n'est voulue.

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