Dean se considérait normalement comme une personne plutôt calme. Mais la surprise l'avait saisi et c'était avec un évident tremblement dans la voix qu'il avait parlé: "Je n'ai pas fait exprès, protestait-il, je ne savait pas que les sorts de métamorphose pouvait rebondir ainsi. Ça va s'arranger, hein? Est-ce qu'il y a quoi que ce soit que je puisse faire?"

"Les sorts peuvent être réfléchis lorsque jetés incorrectement," avait répondu le professeur McGonagall, avec un calme que Dean avait trouvé plutôt déplacé, étant donné les circonstances. Elle avait pris le chat, qui avait d'énormes oreilles, un doux pelage sable et les yeux d'une délicate couleur noisette. À l'exception des pupilles verticales, c'était exactement ceux d'un certain Seammus Finnigan.

Dean s'accrochait à sa baguette comme à une rassurante couverture. "Pouvez-vous arranger cela, professeur?"

"Bien sûr. Mais je n'ai pas l'intention de le faire" McGonagall laissa tomber Seamus dans les bras de Dean. "Le sort se dissipera d'ici demain. Jusque là, il est sous votre responsabilité. Occupez-vous de lui, Mr. Thomas. Et ne lui donnez pas trop à manger pour dîner."

Dean la regarda, bouche bée, et se retrouva à jongler pour éviter d'échapper un tortillant Seamus. "Mais, Professeur --"

"Cela vous apprendra à faire attention à votre technique, et à ne pas tenter de métamorphoses hors de la classe sans d'abord l'améliorer. Il n'y aura aucuns effets permanents" Son ton déclarait le sujet définitivement clos.

Dean ignora l'avertissement. "Mais, Professeur!"

"Allez, Mr. Thomas, avant que je ne retire des points à Gryffondor."

Seamus miaula désespérément. Dean se sentait comme lui.

"Au moins je n'ai pas été expulsé" dit-il au chat alors qu'ils se dirigeaient vers la salle commune de Gryffondor, lui sur deux pieds et Seamus sur quatre. "Qu'auraient-ils dit à mes parents? 'Désolé, votre fils a transformé son meilleur ami en chat, et c'est innaceptable selon les règles de Poudlard.' Il ne l'auraient jamais cru."

Seamus lui lança un long regard, réussissant à faire comprendre qu'il ne pouvait le croire lui non plus.

"Je suis désolé",répondit Dean. "Je suis vraiment, vraiment désolé."

Seamus lui épargna un bref regard blessé et se précipita en avant.

"Écoute, j'ai dit que j'était désolé, d'accord? s'il y a quoi que ce soit que je puisse faire," appela désespérément Dean, "dis-le moi. Oh, euh, essaie de me le dire. Seamus, s'il-te-plaît, ne m'en veux pas, c'était un accident..."

Seammus ne sembla pas écouter. Il stoppa devant le portrait de la Grosse Dame, indiquant clairement qu'étant donné qu'il ne pouvair parler, Dean devrait l'aider.

Dean s'affaissa, découragé. "Patacitrouille," dit-il à la Grosse Dame.

"N'ai pas l'air si renfrogné" gronda-t-elle. Le portrait pivota et Seamus bondit à l'intérieur. Il avait traversé la salle commune et grimpé les escalier avant que Dean n'ai pu réagir.

Dean ne le suivit pas. Parfois, Seamus avait juste besoin de bouder.

Une bonne bouderie de Seamus durait peut-être 15 minutes au maximum. Seamus-chat avait de toute évidence une capacité d'attention encore moindre que son équivalent humain. Il fut de retour dans la salle commune en moins de 2 minutes, produisant de forts bruits que Dean eut été bien en mal de reproduire. Il essaya de se concentrer sur ses devoirs.

Ne parvenant à obtenir l'attention de Dean, Seamus entreprit de s'entortiller autour de ses jambes.

Dean baissa les yeux sur le chat. "Qu'est-ce que tu veux?"

Pour toute réponse, Seamus sauta sur ses genoux.

"Tout ça est totalement erroné," marmonna Dean alors que Seamus s'installait confortablement. "Ça ne te paraît pas complètement faux?"

Apparemment non: Seamus s'était enroulé en une boule confortable, réchauffant ses cuisses. Par réflexe Dean se mit à le caresser. La fourrure de Seamus était douce et lisse, comme de la soie sous ses doigts. Seamus se tortilla joyeusement et commença même à ronronner.

Dean fronça les sourcil et le poussa hors de son giron. "Je crois que tu apprécies ça un peu trop."

Seamus miaula plaintivement.

"Je fais ton devoir de divination," l'avisa-t-il. "Tu pourrais au moins te tenir tranquille." Il s'empara de sa plume et se mit à s'en donner de petit coup sur la joue, à la recherche d'idées. Seamus avait toujous été le plus créatif d'entre eux, créant allègrement de tortueux futurs avec d'incroyables degrés de carnage. "Des idées?" lui demanda-t-il alors que le chat s'occupait activement à aiguiser ses griffes sur la patte de la table.

Seamus réfléchit un moment avant de se jeter brusquement sur Dean en hurlant, toutes griffes dehors.

"Aaah!" Dean bascula de sa chaise et chuta sur le plancher. Seamus atterit sur lui, ronronnant, et frotta sa tête contre la poitrine de son ami.

"Qu'est-ce que ça signifie?" demanda Dean.

Seamus bondit sur la table et entreprit de se battre avec la plume.

"Oh," dit Dean, comprenant. Il ramena la chaise et s'assit en récupérant sa plume. "très bien, tu es attaqué par une bestiole géante."

Seamus fit ressortir un peu plus ses griffes.

"Avec de gigantesques griffes," opina Dean en prenant note de la chose. "Mais tu ne pouvais pas me le communiquer sans me donner une crise cardiaque?"

Seamus le regarda innocemment.

Dean ferma un poing et marqua un temps d'arrêt, se demandant si c'était loyal de frapper un chat.

À ce moment, le portrait s'ouvrit, laissant entrer Lavande et Parvati. Elle remarquèrent immédiatement Seamus. "Ooh," s'exclama Lavende en se précipitant pour le caresser. "Il est trop mignon!"

Parvati avait un faible moins appuyé pour les chats, mais semblait charmée malgré tout. "Il est nouveau?" demanda-t-elle à Dean en tendant la main vers le chat. "Je ne l'ai encore jamais vu. C'est vraiment un très beau chat."

Dean était coincé. Seamus semblait plutôt heureux alors que Lavande le caressait, et il décida que ce serait l'opportunité parfaite de se faire pardonner pour l'avoir changé en chat. "Il est seulement ici pour la nuit," dit-il aux deux filles, "mais vous pouvez très bien jouer avec lui."

Lavande n'aurait pu être plus contente. Dean, pour sa part, revint à ses devoirs.

Il ne parvenait malgré tout pas à se concentrer. Seamus ronronnait en arquant avidement le dos dans les bras de Lavande. Dean se sentait plutôt déstabilisé et bizarrement jaloux.

Ce qui le déstabilisait vraiment, toutefois, était qu'il lui semblait être jaloux de Lavande.

Il fallut un certain travail pour se faire comprendre des elfes de maison, mais environ une demi-heure après la fin du souper, Dean entrait triomphalement dans la salle commune, porteur de ce qui était considéré comme de la nourriture pour chats dans le monde des sorciers. "Seamus! appela-t-il. À la soupe!"

Et il figea sur place.

Hermione agitait un morceau de ressort en face de Seamus, qui obervait attentivement les moindres mouvements de l'objet, les oreilles couchées et la queue agitée de spasmes.

"Oh mon Dieu," s'exclama Dean.

"Shh!" Hermione laissa le ressort pendre, Lui donnant de petits coups ici et là. Seamus ne le lâcha pas des yeux, tendu.

Soudain il bondit, toutes griffes et dents dehors. Il rata, ses pattes s'agitant inutilement dans tout les sens, et Hermione ramena brusquement le ressort. Seamus se précipita dessus, les yeux élargis par l'excitation, et parvint à s'en emparer. Hermione laissa Seamus s'enrouler dans le ressort et se retourner sur le dos. Il combattit en mordant, agitant continuellement ses pattes.

"Il n'a aucune dignité," soupira Dean en déposant l'assiette de nourriture.

"Il est adorable" lui dit Hermione. Elle commença à gratter la poitrine de Seamus, qui abandonna aussitôt le ressort et s'étira jusqu'à atteindre une longueur étonnante. Elle descendit obligeamment à son estomac. "Je ne l'avais jamais vu encore, Il est très gentil. Il est nouveau? C'est le tien?"

"Pas exactement," Marmonna Dean. Puis, voyant Seamus s'arquer et ronronner sous les caresses d'Hermione, il décida que c'en était assez. "Non, ce n'est pas le mien. C'est Seamus."

Hermione continuait de gratter Seamus qui ronronnait comme un fou. "Je ne savais pas que Seamus avait un chat."

"Non, Hermione: C'est Seamus. Je l'ai transformé en chat."

Hermione retira brusquement sa main. "Je caresse Seamus?"

Seamus cessa de ronronner et la dévisagea, les oreilles pointées avec espoir.

"Non, je ne te caresse plus, Seamus Finnigan." Un sourire finit par étirer sa bouche. "Remarque que tu l'air drôle avec ce ressort. Tu a besoin de travailler ton viser"

Seamus parut blessé.

"Tu t'es assez amusé," lui dit sévèrement Dean. "Maintenant mange avant que ça ne refroidisse"

Seamus lui jeta un regard suprêmemement affronté et se dirigea vers la nourriture.

Dean ne s'inquiéta pas de cacher l'existence de Seamus aux autres garçons de Gryffondor. Mais, à sa grande surprise, personne ne parut étonné par le fait qu'un de leurs camarades serait un chat pour la nuit.

"Et vous ne trouvez pas ça bizarre?" protesta-t-il.

"Fred et George ont tenté un truc du genre une fois," expliqua Ron. "Métamorphose incomplète, et tout les deux ont aboutis avec une fourrure rouge et des moustaches. Ma mère n'a pas corrigé le sort de toute la journée." Il sourit largement au souvenir.

Neville opina. "Grand-mère dit toujours que si je me retrouve avec des problèmes, je n'ai qu'à m'en sortir tout seul. Elle ne corrigerait jamais un sort mal lancé à ma place."

Dean se tourna vers Harry à la recherche d'appui, mais Harry se contenta de hausser les épaules. "J'ai vu des trucs assez bizarres, dit-il simplement. Alors les petites choses ne sont pas si surprenantes. Il faut juste avoir l'esprit ouvert, je suppose." Seamus se frotta contre ses jambes, et Harry se pencha par réflexe pour le caresser.

Dean s'étira sur son lit. "L'esprit ouvert, marmonna-t-il. J'étudie la magie, je transporte une baguette magique, je reçois le courrier par hiboux, j'ai accidentellement changé mon meilleur ami en chat, ce qui est à mourir de rire: comment ne puis-je pas avoir l'esprit ouvert?"

Le bord du lit se creusa brusquement alors que Seamus le rejoignait. Dean se retourna pour le regarder. "Qu'est-ce que tu veux?"

Seamus se roula en boule et s'installa sur la couverture, plantant fermement son corp contre l'épaule de Dean.

Dean le repoussa. "Va t'installer ailleurs. C'est mon lit."

Seamus pris un air aggressif et montra les dents.

"Tricheur, protesta Dean. Tu vas regretter ça demain." Puis il considéra la personnalité de Seamus et soupira. "D'un autre côté, peut-être pas."

Seamus bailla, montrant des dents étonnament pointues. Puis il renifla gentiment contre la figure de son ami et lécha sa joue. Sa langue était humide et rude comme du papier sablé.

"C'est vraiment bizarre," dit Dean en frottant sa joue avec le dos de sa main. "Tu vois ce que je veux dire? Jamais tu ne ferais un truc du genre si tu était un humain."

Seamus entrepris de se laver nonchalamment, léchant sa patte sous tout les angles. Dean observait, fasciné. "C'est vraiment toi là-dedans?"

Pour toute réponse, Seamus lécha sa joue de nouveau.

Dean soupira. "L'esprit ouvert," marmonna-t-il à nouveau. Cédant à la tentation, il tendit le bras et entreprit de lui gratter la poitrine de la même façon que l'avait fait Hermione plus tôt. Les yeux de Seamus se fermèrent rapidement et il rejeta la tête en arrière, en voulant plus. Il se remis à ronronner.

"Tu n'as aucun honneur," marmotta dean en continuat de gratter.

Après un moment, ses doigts fatiguèrent et il s'arrêta. Seamus était presque endormi, un chaud paquet sur son bras. Dean se replia en enfouissant ses doigt dans sa fourrure et ferma les yeux.

Dean se réveilla graduellement, conscient d'une étrange chaleur et proximité. Les bras de quelqu'un étaient lâchement enroulés autour de lui. Une jambe était posé sur sa hanche et des cheveux chatouillait sa joue. Il avait vaguement conscience que quelque chose n'allait pas avec la situation, mais il était au chaud et confortable, et n'avait nulle envie d'y réfléchir. Il se réinstalla dans ses oreillers... et sa bouche se remplit de cheveux. Surpris, il recula.

"Mmmrph, marmonna la personne partageant son lit. Bon dieu Dean, c'est vraiment trop tôt encore."

Il connaissait cette voix. "Seamus? qu'est-ce que..." il tenta de dégager ses mains pour se frotter les yeux.

Sa main était coincés sous l'un des bras de Seamus. "Rendors-toi," murmura Seamus dans son cou.

Dean était encore assez engourdi pour suivre ce conseil. Il se relaxa, laissant sa main retomber sur --

-- de la peau, chaude, vivante et étrangement nue.

Seamus n'avait aucuns vêtement. La première impulsion de Dean fut de laisser sa main descendre curieusement le long de son côté, investiguant les angles et les courbes de son corp.

Sa seconde impulsion fut de réaliser que la première était malsaine. Il cria de surprise et poussa des deux mains, essayant de ne pas trop penser à ce sur quoi il poussait. Seamus bascula en bas du lit, emportant, Dieu merci, la plupart des couvertures de Dean. Il atterri dans un mélange confus de membres et de couvertures. "Doux Jésus, Dean!"

Seamus n'avait aucune raison de faire l'offensé. Dean rassembla autant de dignité qu'il était possible en pyjamas de flannelle rayée. "Qu'est-ce que tu faisais dans mon lit?"

"Je dormait." Seamus le dévisagea avec de larges yeux noisettes blessés. "Grossier personnage tu es. Pousser quelqu'un hors du lit à cette heure."

"Mais tu n'avais rien sur le dos!" Dean ne se souvint que trop tard qu'il aurait dû baisser le ton. Neville extirpait déjà une tête ensommeillée d'entre ses rideaux, et Ron et Harry remuaient.

Seamus sourit. "Bien, ce n'est pas si grave que ça." le sourire s'élargit. "À moins que si?"

Dean avala de travers. "Seamus, tu ferais mieux de t'habiller un peu."

"Oh, c'est comme ça maintenant?" le sourire de Seamus était trop innocent. "Tu es quelqu'un de bizarre, si tu veux que les gens s'habillent quant ils viennent dormir avec toi. C'est le contraire normalement."

Dean rougit et lui jeta un regard mortel. Il y eut un gloussement étouffé provenant du lit de Neville. Seamus hurla de rire et s'en fut à son lit, trainant la couverture de Dean, et en ferma les rideaux.

Dean se rallongea avec un long soupir, puis il se rassit. "Seamus! redonne-moi ma couverture!"

Seamus continuait de rire derrière ses rideaux. Dean se demanda un moment pourquoi il avait jamais voulu que Seamus revienne à sa forme humaine. "Je suis désolé, s'adressa-t-il à la chambrée. Ce n'était pas mon but de réveiller tout le monde."

Ron était enroulé dans sa couverture, un oreiller pressé sur la tête. Harry jeta un coup d'oeil chassieux entre ses rideaux. "Oh. Tout est de retour à la normale alors?"

"Ouais, pour ce que ça valait." Dean tenta de remettre de l'ordre dans ses draps.

Seamus émergea de son lit, l'oeil brillant, un sourire malicieux et heureusement vêtu, tenant la couverture de Dean. "Et voilà, Dean, et mes remerciement pour cette excellente nuit. On devrait le faire plus souvent non?"

Dean le dévisagea, le souffle coupé.

"L'esprit ouvert," lui rappela Seamus.

Dean lui lança son oreiller.